2010 Myanmar ou Birmanie
Journée en local slow boat
1er décembre
Lever à 4 h du matin pour prendre le bateau avec les familles birmanes pour rejoindre Bagan, un trajet d’environ 15 h. Cette descente de l’Irrawaddy nous permet de découvrir la vie autour de ce fleuve, la pêche, l’agriculture, les berges enrichies par le limon sont cultivées, le transport de marchandises, notamment d’énormes barges transportant des quantités colossales de troncs de teck, dont la Birmanie est le premier producteur (un quizz, qui en tire profit ? 1) le peuple birman, 2) la junte, 3) la junte et les chinois).
Une scène un peu curieuse attire mon attention, sur la partie avant du bateau, 4 moines sont accompagnés de 2 femmes qui sont à leur service. L’une d’elle va chercher au bar un soda qu’elle offre à un jeune moine, et elle se met à se prosterner devant lui pendant qu’il déguste son soda à la paille, pas belle la vie ? je ne comprendrai jamais rien aux dévotions !
Les arrêts le long de petits villages sont le théâtre d’une agitation permanente, certains descendent avec des colis imposants, un autre monte avec 4 poulets, finalement on n’a vraiment pas le temps de s’ennuyer, sauf peut-être quand la nuit tombe…mais là encore, lors d’un arrêt dans un des derniers villages, quelques femmes sont montées avec des couvertures et autres choses à vendre ou plutôt à échanger avec des parfums, rouge à lèvre et autres…
Une jeune asiatique joue le jeu et commence à échanger quelques tee-shirts, produits de beauté, etc, finalement se fait un peu ratiboiser par nos charmantes birmanes…et voilà qu’une scène éclate entre elles, quelqu’unes n’ont pas partagé le fruit de l’échange avec les autres, et pour la première fois on entend des éclats de voix, c’est nous qui sommes sans voix !! Elles ne sont pas toujours si zen que ça nos birmanes….nobody is perfect !
Finalement une jeune femme vient nous dire que ce n’est pas grave, ça va s’arranger ! et finalement tout rentre dans l’ordre.
Cette journée a été bien remplie malgré une certaine inactivité, mais une fois le soir tombé, on en a un peu assez et lorsque le bateau arrive à Nyaung OO, on est tous bien contents. Nous sommes immédiatement abordés par les horse-carters et les trishaws. Jipé et moi-même optons pour cette solution….et directement il nous amène au bureau officiel, passage obligé, où nous devons nous acquitter du droit de visite de Bagan, 10 $.
Mon petit gars pédale dur dans ce sol sablonneux et à la première montée, il me demande gentiment de descendre, et il pousse son vélo jusqu’en haut. Il fait bien jeune, mais il m’apprend qu’il a 2 enfants, et bien sûr il est prêt à nous donner de bonnes adresses…peut-être demain !!
Bagan
Le 2 décembre :
La GH est un peu décevante, l’installation sanitaire comme électrique semble dater de la période coloniale, mais l’accueil est sympathique, pour 3 nuits ça ira.
Après un bon petit déjeuner, “c’est parti mon kiki” ! location de vélo et notre première étape sera la pagode Schwezigon très richement décorée avec ses multiples stupas, templions et oratoires, le stûpa central est recouvert de feuilles d’or.
Ensuite on se dirige vers Old Bagan au gré des petits chemins pas trop ensablés pour nos vélos.
A l’un des premiers temples, une jeune birmane nous emmène gentiment visiter avec force d’explications, elle ne ménage pas son temps….et évidemment nous emmène à son stand d’objets laqués, toute la famille travaille sur ces objets. Jipé entreprend une forte négociation, mais la petite est coriace…et finalement nous lâche 2 coffrets à 2500 kyats l’un, félicitant Jipé sur sa ténacité, le tout avec de charmants sourires…..pour découvrir à la sortie du temple que les mêmes coffrets sont vendus 1000 kyats l’un pratiquement sans négocier !!
Old Bagan : Pour ne citer que les 2 plus importants , le temple Ananda : un des plus imposants, 11ème siècle, restauré après le tremblement de terre de 1975 et le temple de Thatbyinnyun le plus haut, 61 m, du 12ème siècle.
Au cours de cette journée, ascension d’un des temples, les marches sont hautes et étroites…mais dit Jipé il y a une rambarde, pas de problème. OK pour la montée, je balise mais ça va…mais à la descente ça va un peu moins bien, mais c’est vrai que là-haut c’était beau.
Une scène amusante : le nettoyage de Bouddha :
Le 3 décembre
Nous optons pour la calèche, les chemins à l’ouest d’old Bagan sont très ensablés et finalement on gagne un peu de temps, notre horse-carter nous amène aux temples les plus importants, et nous visitons aussi un village, c’est la période de récolte de cacahuètes, elles sèchent sur le sol, et le village produit aussi des couvertures, écharpes. Notre charmante hôtesse, fumeuse de cigare, Nyo-Nyo est très convaincante, je lui achète une très jolie écharpe.
On visite aussi un monastère, des femmes s’activent à préparer le repas, pendant qu’un jeune moine chante…et un autre est en train de faire la boule à zéro d’un autre moine.
La plupart des temples que nous visitons ont de très jolies fresques…et en fin d’après-midi, bien évidemment le sunset qu’on n’apprécie vraiment qu’en montant au sommet d’un temple, lequel a aussi des marches très hautes…et pas de rambarde. Je l’ai fait, certes, la montée ça va toujours à peu près, mais une fois en haut, la plate-forme n’est pas large, j’ai presque pris les photos les yeux fermés, quant à la descente n’épiloguons pas !!
Retour à la GH et nous allons dîner dans un restaurant tenu par une française qui déplore l’absence de touristes, c’est vrai que c’est complètement désert !
Kalaw
Le 4 décembre
Lever à 4 h du matin, un bus va nous conduire jusqu’à Kalaw, environ 300 km, mais encore à peu près 10 h de trajet, la route est dans un état déplorable, une seule voie, c’est le plus faible qui se met sur le côté. Ici et là on voit des groupes d’ouvriers (des femmes !) qui réparent les routes, en transportant des bacs de goudron fumants et des paniers de cailloux…. Le bus fait un court arrêt pour acheter un bouquet (de laurier ? ça ressemble) qu’il accroche sur la calandre, nous sommes protégés !
Arrivée vers 15 h dans une petite ville tranquille, c’est paraît-il une ville de garnison, on voit effectivement beaucoup de militaires, notre guide de trek nous dira que la moitié de la ville est habitée par des militaires.
Rien de particulier dans cette ville qui est surtout le point de départ de treks, simplement un petit air de népal, et le marché est sympa.
Notre GH est très tranquille…et surtout très vide comme la plupart des autres GH.
Constat est fait, le cyclone, la révolte des moines, et probablement les élections de novembre ont fait fuir les touristes. .
Nous avons réservé notre guide chez la Sam’s Family pour notre trek de 3 jours.
Nous dînons d’ailleurs dans le restaurant de la famille….et comme ça semble habituel, panne de courant pendant le dîner, il vaut mieux avoir une pile sur soi pour se balader dans les rues.
De Kalaw au lac Inlé
Le 5 décembre
Et toujours un ciel super bleu, nous démarrons le trek avec Sanny notre guide et dès notre arrivée dans la campagne, 2 adorables petites filles m’offrent une fleur, c’est franchement craquant.
Au moment d’une pose, Sanny nous fait une démonstration de combat birman.
Les paysages principalement de rizières sont magnifiques, ici et là de belles tâches jaunes des champs de sésame en fleur, et aussi des champs de fleurs vendues pour les offrandes. Le riz est cultivé uniquement en consommation propre. Dans les chemins escarpés, hommes et femmes portent des charges très lourdes, les conditions de travail sont très dures, ici et là coupe, battage, et récolte du riz. C’est la saison des avocats, ils sont délicieux !….et aussi pleine saison des papayes, beurk ! je ne m’y ferai jamais !
Nous arrivons en fin d’après-midi dans le village et chez l’hôte qui va nous accueillir pour la nuit. C’est l’anniversaire de Jipé, c’est la fête ! un verre de thé, éclairés à la bougie !! Ces petits villages n’ont un peu de courant, de quoi alimenter quelques lampes, que pendant la période de mousson grâce à de petits barrages sur les cours d’eau.
Repas préparé par Sanny, le foyer est au centre de la pièce, pas de cheminée…c’est un peu enfumé !! et ensuite au lit…enfin façon de parler nous dormons sur le sol, les vaches dorment en-dessous de nous et divers bruits nous accompagnent la nuit !
Le 6 décembre
Nous quittons nos hôtes après le petit déjeuner, et là on entame une grimpette d’environ une heure et demi pour passer dans une autre vallée, qu’on pourra appeler la vallée des piments, en effet en cette période de récolte et de séchage, de belles tâches rouges colorent les villages, c’est d’un des plus bel effet, mais pas étonnant que la cuisine birmane soit aussi “hot” !
Encore une journée bien agréable, les paysages, différents de la veille sont également magnifiques, et sur notre chemin ce ne sont que des Mingalaba ! Hello ! et des sourires.
Comme le chemin est long, pas trop le temps de faire des poses, les chemins sont un peu scabreux, surtout avec les rondins de bois qu’ils utilisent pour combler les endroits difficiles, et dans le milieu de l’après-midi, “j’ai glissé chef” ! et patatras, la cheville gauche tordue, mais, le guide ne s’arrête pas à ça, il faut continuer pour arriver avant la nuit, on verra le problème plus tard.
En se rapprochant du monastère, vers cette fin de journée nous assistons à un spectacle époustouflant, embouteillage de troupeaux de boeufs conduits par des enfants, charrettes bien chargées, on croit rêver, mais en fait nécessité est de rentrer avant la nuit !
On fait une petite pause à une petite boutique où on peut boire une bonne bière “water-cooled” puisque bien évidemment il n’y a pas de frigo.
Et ensuite installation au monastère !
Nous avons de la chance, ce soir là, comme deux lundis par mois, les villageois viennent regarder une vidéo à la télé dans le monastère qui dispose d’un groupe électrogène. Un véritable show, tous sont assis à même le sol…..les hommes et les garçons….devant bien sûr !!
La vidéo semble très drôle vu les éclats de rire, ils ne se découragent pas malgré les très nombreuses coupures de courant !
Le 7 décembre
Réveil à 6 h, le monastère est sous la brume ce qui donne un charme supplémentaire à ce lieu. Toilette très rapide, il ne fait pas bien chaud. Le village avoisinant est déjà en activité. La rosée sur la végétation nous offre un spectacle féerique et nous entamons notre voyage pédestre (ouille la cheville gauche quand même !) qui durera environ 6 h…..jusqu’à notre récompense, l’arrivée au ponton pour notre voyage en bateau sur le lac Inlé où nous rencontrons les premiers pécheurs qui rament d’une manière unique c’est -à-dire une jambe enroulée sur la godille.
Nous débarquons à Nyauschwe, notre dernier lieu de résidence commune puisque Jipé a la chance de prolonger son séjour d’une semaine.
Installation dans une GH très accueillante.
Le lac Inlé
le 8 décembre
Après un petit déjeuner royal, une française déjà équipée de son vélo, nous aborde et une intuition me dit qu’elle pourrait être Anne, une vfiste que j’avais contactée par mail, et bingo, c’est elle, c’est la seconde fois que ça m’arrive (en Inde j’avais retrouvé une vfiste avec laquelle j’avais échangé par mail), c’était assez drôle ces “retrouvailles”.
Anne qui n’en n’est pas à son premier voyage en Birmanie, nous amène chez un loueur de vélo et nous emmène à l’agence Thu-Thu pour réserver notre barque pour le lendemain.
Ensuite ,une journée tranquillou en vélo dans la campagne autour de Nyauschwe, nous sommes accueillis dans une maison où sont fabriqués les fameux cigares, composés d’un peu de tabac et de nombreux autres ingrédients, je ne suis pas fan de l’odeur, le moins qu’on puisse dire.
On grimpe un peu sur la colline, une petite pause déjeuner dans une gargote, on laisse un peu passer la chaleur, un petit passage par curiosité aux hot springs, bof !!! et retour dans la ville
Dîner dans un restaurant sympa avec Anne, le Lotus.
Le 9 décembre
Après un petit déjeuner royal (bis repetita), nous rejoignons l’agence Thu-Thu pour y retrouver notre boatman qui nous emmène au ponton. Et là, tout au long de cette journée nous nous laissons vivre, ici un marché et un monastère où de moinillons jouent au volley-ball, là une visite d’un atelier d’orfebvrerie, là un atelier de tissage. Après la pause déjeuner, visite d’un temple où une fois de plus, Bouddha se fait enduire de feuilles d’or, uniquement par les hommes of course !
Notre boatman nous dépose à Indein, et nous allons jusqu’à la pagode Schwe Inn Tain. Autour de la pagode, de nombreux stûpas du 17ème siècle au milieu de la verdure. Nous sommes les deux seuls étrangers à déambuler dans ce site pourtant normalement touristique.
Retour au bateau et balade au milieu des villages et des cultures, entre autres de tomates.
Et voilà, le soleil se couche sur le lac, c’est assez féerique, il est temps de rentrer, le temps de prendre une douche, et nous voilà partis à un spectacle de marionnettes qu’on nous avait fortement recommandé, surtout pour encourager cette famille qui perpétue une tradition ancestrale.
Dîner au Lotus mais sans Anne puisqu’elle a regagné Yangoon.
Le 10 décembre
Et voilà mon dernier petit déjeuner royal, puisque ce sont mes dernières heures à Nyauschwe, un dernier petit tour au marché pour acheter quelques fruits pour le voyage, un déjeuner rapide et je quitte Jipé, notre aventure commune s’arrête là, chacun sa route….mais après ces 3 semaines passées ensemble, pas évident de suivre chacun son chemin…
et voilà mon taxi qui m’amène au tea shop de Schwenyong qui est l’arrêt du bus pour Yangoon, bus qu’il faut prendre presque au vol, il s’arrête un minimum de temps.
Il est 15 h, le bus démarre pour un très long voyage, je traverse les paysages de montagne et retrouve la ligne de chemin de fer Thazi-Kalaw, ce voyage doit valoir la peine si on a du temps.
Je suis la seule étrangère.
Vers 23 h, nous arrivons sur une zone avec des éclairages exceptionnels pour le pays, ah oui c’est vrai, nous approchons de la nouvelle capitale Naypyidaw, on croit rêver, une telle orgie de lumière alors que le reste du pays est pour la plupart dans la pénombre.
Le voyage se poursuit jusqu’à 4 h du matin.