Le mauvais temps de la veille nous a rendus un peu plus difficiles sur le choix de la compagnie de bus. Nous avons choisi Cruz del Sur, qui est la compagnie la plus sûre, et nous sommes assurés que nous ne prendrons pas la route s’il y a un risque de fortes intempéries, et il y a visiblement une bonne rotation des chauffeurs toutes les deux heures.
Donc direction l’Altiplano, encore une fois des paysages époustouflants, en cours de route on dépasse les 5000 m….et encore de nombreuses croix sur les bas côtés.
Vigognes, lamas et alpagas….de même que troupeaux de mouton animent le paysage, grandiose !
Par contre nous traversons une ville, Juliaca, qui semble avoir été ravagée, non apparemment, elle est perpétuellement en travaux.
La descente sur Puno est un peu triste malgré la vue sur le lac Titicaca. Nous sommes redescendus à env. 3500 m, il fait froid et toujours nos légers maux de tête.
Voilà une étape très attendue, bien sûr le mythique lac Titicaca, mais aussi l’accueil dans une famille amie de Miguel sur l’ile de Taquilé, à environ 3 h de Puno, en quelque sorte un “rendez-vous en terre inconnue”, en tout cas le temps fort humain du voyage.
Le trajet en bateau a été réservé auprès d’une agence locale, et nous sommes accompagnés d’un guide, pas très passionnant, son discours sur le bateau est plutôt ennuyeux.Première étape chez les Uros, une communauté qui vit sur des iles flottantes. En fait d’Uros, ils se sont éteints dans les années 50, et une autre communauté a repris cette tradition à des fins touristiques. Sur ces iles tout est fait en roseau, du sol aux maisons et bateaux. Je n’ai trop aimé cet arrêt, non seulement pour l’aspect voyeurisme, mais aussi par le peu de retour de l’argent donné pour cette visite à cette communauté, qui doivent se contenter de vendre leur artisanat. Mais ceci est un avis tout-à-fait personnel.
Poursuivons notre chemin, et nous arrivons sur l’île tant attendue, où nous sommes accueillis par Santo Domingo notre hôte. Notre guide du bateau semble assez dérangé par notre mode accueil indépendant, et pour cause, les agences locales qui proposent l’hébergement sur les îles du lac Titicaca, demandent 2 à 3 fois le prix de ce que nous reviendra notre étape, et même pas le quart revient à l’hôte, la majorité est encaissée par l’agence.
Nous, nous payons directement à la famille le prix de notre hébergement et de nos 4 repas.
Première rencontre avec Abraham
Pour arriver jusqu’à la maison, une lente ascension, souffle court oblige à cette altitude, et chaleur aussi, on passe sur la place centrale où se trouve le marché artisanal communautaire et ensuite on continue dans un dédale de ruelles….et nous voilà arrivés, le petit portillon…. nous longeons un bâtiment qui sera notre chambre ! wouah ! La table installée sur la terrasse avec une vue imprenable sur le lac….souffle coupé mais plus pour les mêmes raisons….et quel accueil !
Notre famille : Mamita, la grand-mère, qui me fait penser à ma grand-mère, Santo Domingo, notre hôte, charpentier, menuisier….il sait tout faire, Dina son épouse, qui travaille dans les champs, elle a fait une tournée en France il y a quelques années avec un groupe de danses folkloriques, Josué 14 ans, Natalia 13 ans, et Abraham, 3 ans le filleul de Miguel. Un bain de chaleur humaine en 24 h absolument inoubliable
La gaieté et la douceur de cette famille nous envoûte et a même un effet inattendu sur notre comparse revêche.
On démarre sur un repas succulent, sopa de quinua, trucha (truite), la meilleure que j’ai pu manger, riz et papas fritas…et les festivités commencent, nous revêtons le costume traditionnel que tous les taquiléens portent, Natalia me serre un peu fort la ceinture, stop ! La taille de guêpe pour maintenant c’est foutu ! Je dois reconnaître que Rafael est très élégant dans son costume.
Et nous voilà partis avec notre guide Santo Domingo à l’assaut du sommet de l’île, jusqu’au site sacré dédié à la Pacha Mama, la terre mère, où se mélangent croyances catholiques et adoration pré-colombienne. On fait quand même à peu près 700 m de dénivelé pour arriver à plus de 4900 m d’altitude, les paysages sont époustouflants, toutes ces petites maisons avec leurs cultures en terrasse ont un charme fou, et la vue sur le lac est sensationnelle.
Nous rejoignons les ruines d’un site inca, on ne se lasse pas de cette vue sur le lac !
Les maisons sur l’île sont construite en pierre si le terrain dispose de ce matériau, sinon elles sont construites en boue séchée avec de la paille. Les toits en paille ont été remplacés par de la tôle moins jolie, mais ils demandent moins d’entretien. Les panneaux solaires fournissent le minimum en électricité.
Tiens on croise Natalia avec une amie
Après notre belle balade , retour à la maison, passage à la petite épicerie pour acheter de la bière, nous rentrons juste à temps, il tombe des cordes…et même orage. Le repas très joyeux se passe donc dans la maison.
Nous sommes bien installés dans nos chambres, tout au moins Gisou, Lucie et moi, visiblement c’est plus rustique pour Valérie et Rafael chez le grand père….mais nous n’avonspas choisi (lol !), la salle de bain…bien évidemment une bassine dehors avec un pot d’eau, l’eau de pluie est excellente pour la peau. Heureusement sur la matin il ne pleut plus. Après un excellent petit déjeuner, des pancakes !nous n’avons envie que d’une chose, profiter des lieux, cool, une simple balade sur la place où se trouve le grand marché communautaire de l’artisanat local. On y croise les touristes arrivés par le bateau du matin….retour au calme vite fait chez Santo Domingo.
Ces dernières heures dans la famille sont inoubliables, la coupe de cheveux d’Abraham qui, traditionnellement aurait du être faite par le parrain, Miguel, c’est Rafael qui s’en chargera, ce qui sera l’occasion ensuite de célébrer l’événement à la bière….mais il est temps de passer à table, notre bateau nous attend à 2 h et nous avons un peu de marche avant d’y arriver.
Après quelques larmes pudiques et sourires et embrassades à n’en plus finir, retour au bateau qui nous a posé un lapin, en fait, on ne saura pas si c’était voulu , mais nous n’avons pas perdu au change, un bateau communautaire a accepté de nous prendre, on a évité notre guide de la veille, et nous avons retraversé le lac avec deux familles de péruviens et nous 5, un voyage super !!!!