Ténérife n’aurait pas probablement pas été une destination de voyage pour moi si Michel, notre animateur de rando de WM ne m’avait proposé ce séjour . On va laisser de côté la côte bétonnée, puisque nous serons la plupart du temps sur les hauteurs…. dans la nature.
Par contre la sangria a bien été présente en récompense des journées intenses.
Donc notre expédition a démarré le samedi, avion à Charleroi, où nous nous sommes retrouvés Florence, Jenny, Michel et moi jusqu’à l’installation à Marazul, où se trouve l’appartement de Michel. Jenny qui connaît nous a déjà fait une description, avec son enthousiasme habituel….un bel appartement, spacieux…belle terrasse…des belles chambres…et c’était bien vrai.
Dimanche
Petit-déjeuner sur la terrasse, préparation du pique-nique et nous voilà partis à l’assaut du Sombrero de Chasna à 2405 m.
Démarrage sur le petit parking en bordure de forêt que Jenny a bien reconnu (bravo elle était venue il y a 3 ans), un ciel magnifique et une température très agréable pour randonner, on abandonne très vite les petites polaires.
Nous faisons connaissance des pins canariens qui ont la particularité de se régénérer très rapidement après un incendie étant donné que le tronc ne brûle pas…les branches brûlent, l’écorce noircit, mais le tronc résiste….la nature reprend ses droits !
Dénivelé de +/-400 m pour ce premier jour. Nous arrivons au bas du Sombrero où nous ferons une petite escalade pour atteindre le sommet….magnifique vue sur le Teide….et sur le parc national Las Cañadas et sur la mer.
Les nuages nous entourent pendant le pique-nique, mais ils disparaîtront pour notre descente.
Sur la route de Vilaflor, un petit arrêt pour le pin géant (45 m quand même), il est impressionnant, et un coup d’oeil sur un rocher de forme particulière.
de là un arrêt à Vilaflor, , déambulation tranquille dans ce petit village rural à 1500 m de moyenne montagne à 1500 m d’altitude et ses deux églises.
Et il ne fallait pas manquer la maison de la perle….de très belles pièces, mais les plus belles étant d’un certain prix.
Retour à la casa
Petite balade jusqu’à la mer pour le coucher de soleil
….sangria….poisson excellent cuisiné par Michel, bref une bonne récupération.
Lundi
….ça devient sérieux, direction Punta del Hidalgo (+/-700 m) et nous irons de surprise en surprise.
Démarrage du niveau de la mer, une montée sur macadam un peu raide “(c’est la dernière année que je la fais cette rando !” dit Michel), nous arrivons enfin sur le chemin.Mais très rapidement nous chaussons de petites chaussures qui nous permettront de marcher dans un étroit canal d’irrigation…c’est ça ou marcher sur le bord direct sur le vide….ça ne pose aucun problème à Michel évidemment.
Cette partie de rando dans le canal est très agréable, l’eau nous rafraîchit bien, et au fur à mesure les paysages deviennent époustouflants….on peut se remettre les chaussures, le canal c’est fini….euh pas tout à fait….par facilité nous allons marcher sur le rebord…côté vide….ouh là, mon point faible !
Michel et Florence passent….vient mon tour…..vamos !!! je ne regarde surtout pas à gauche. Je ne saurai pas trop dire s’il a fallu marcher sur ce rebord pendant 25-30 m ou moins ou plus….mais ça m’a paru assez long….ouf je suis passée et finalement assez fière d’avoir surmonté mes démons !
Une fois les canaux quittés définitivement, l’ascension devient assez raide et va falloir du souffle ! Nous traversons de petits villages très colorés, la météo est assez moyenne et nous arrivons enfin à Batan, pique-nique dans un petit bar de village.
Je n’aurais pas du boire ce petit vin rouge, je ne savais pas que la descente aurait été aussi raide…les paysages sont toujours aussi fabuleux, cultures en étages…..heureusement la pluie n’est apparue qu’à la fin de cette descente infernale, les rochers sont très glissants….mais ce n’est pas fini.
Arrivés à la rivière, soit on continue la descente de ce côté, soit on reprend des canaux. La rivière s’avère peu praticable, donc vamos aux canaux.
Autant les canaux dans la montée étaient très praticables, autant pour la descente nous irons de surprises en surprise….des buissons obstruent le passage, certains peuvent être poussés avec le sac, par contre à certains endroits pas d’autre solution que soit de passer sur le rebord….non là je ne peux pas….soit avancer assis sur le rebord…..
et ce n’est pas fini….des blocs de rocher obligent à faire des contorsions tout en essayant de garder l’équilibre pour ne pas basculer dans le vide sans compter que dans cette partie, le fond de ce canal est rempli de boue et de caillasse…Jenny aura du mal à récupérer sa chaussure. Et dans cette histoire, à force d’avoir essuyé la boue sur le rebord avec mes fesses dans cette avancée insolite, mon pantalon blanc ne s’en remettra probablement pas.
Ouf nous apercevons la mer, le temps s’assombrit de plus en plus et arrivés sur le bord de mer, un magnifique arc-en-ciel que je ne veux pas louper….mais voilà j’atteins la voiture sous des trombes d’eau d’eau, je suis trempée, mes 3 comparses ont mieux géré…pas grave la photo est belle.
La sangria est largement méritée….
Mardi
Normalement la météo devrait être sympa. Direction Roques Garcia que nous avons aperçu du Sombrero dans le parc National Las Cañadas del Teide. Nous accompagnent Françoise et le frère de Michel.
Nous démarrons de plus de 2000 m et à 9 h du matin il fait -4 degr. Rapidement au soleil et en marchant on se réchauffe. La rando ne sera pas technique mais le spectacle est magique au milieu des cratères, cheminées et coulées de lave avec une vue exceptionnelle sur le Teide le point culminant de l’ïle (3720 m).
Pique-nique dans ce site exceptionnel et direction Chyniero, à 1600 m. Nous allons randonner dans une zone qui a connu l’activité volcanique la plus récente (1909). La végétation reprend un peu ses droits et j’avoue que le contraste lave noire/sapins verts clairs est assez tranchant. Déambuler dans ces cendres noires est impressionnant.
Nous reprendrons la route vers Chirche sur une route assez étroites sinueuse, et si on croise un camion ? Michel maîtrise bien !
Et voilà une petite idée des moyens d’alimentation en eau de l’île….nous avions déjà pu voir les canalisations d’eau aériennes, mais là c’est impressionnant. La question se pose….comment s’y retrouver en cas de fuite !
Retour à la Casa….Sangria…Salud ! Notre cuisinier est aussi expert en cuisine qu’en montagne, donc nous nous laissons chouchouter !
Mercredi
….Cette fois… rando reposante.
Nous avons laissé la voiture à Masca, et nous prenons un taxi pour Santiago del Teide.
Nous mettrons une heure jusqu’au col, 400 m de dénivelé, le vent est assez fort mais une vue extraordinaire sur l’autre vallée. De là nous longeons la crête, nous trouvons un coin pique-nique abrité, et nous traversons une forêt primaire, dans laquelle nous retrouvons des espèces connues chez nous, mais en buissons….. les bruyères, à cet endroit sont des arbustes. Au printemps la floraison doit être magnifique.
Au passage nous découvrons un système de récupération d’eau tout-à-fait particulier, l’humidité à cet endroit est assez importante, et les filets permettent de récupérer l’eau…original, écologique et efficace.
Nous descendons sur l’autre versant vers Masca au milieu des cactus, aloé vera, figuiers de barbarie, euphorbe sur un chemin très facile (700 m de dénivelé). Vue sur des villages typiques colorés, cultures en escalier. Arrivée à Masca
En route, nous visiterons l’église de Santiago del Teide
En voiture nous rejoignons Los Gigantes, petite plage de sable noir, les falaises qui normalement sont prévues au programme, mais là ce n’est pas dans mes moyens, le vide en à-pic sur la mer….trop fort pour moi, même si je sais que Michel me donnera la main si nécessaire !
Jeudi
Départ pour le volcan Garachico (1400 m). Nous ferons un petit dénivelé +/- 150 m mais une fois de plus la balade dans ce cratère est magique.
Après cette petite promenade de santé nous irons jusqu’à Icod de los Vinos célèbre pour son dragonnier vieux de 800 ans. Petite balade dans les rues charmantes avec ses balcons.
Nous remontons (en voiture) jusqu’à la Cueva del Viento. que Florence et moi visiterons, Jenny et Michel connaissent déjà. Nous visiterons le plus grand tube volcanique d’Europe et le 5ème au monde. Ce tunnel s’est formé à partir des coulées de lave du Pico Viejo. La lave en contact avec l’air se solidifie pendant que la lave continue à couler en dessous, et forme un tunnel. Notre guide passionnée et passionnante saura nous captiver au fur et à mesure de notre avancée dans le tunnel.
Sur notre route de retour, petite halte à Garachico, qui autrefois était le premier port de l’île. Lors de l’éruption du Pico Viejo la ville a été recouverte en grande partie de lave, et le port a été rempli de lave.
Encore une journée bien remplie et il est temps de rejoindre nos penates, tout en profitant d’un beau coucher de soleil sur le Teide sur notre trajet de retour.
Soirée comme les précédentes, toujours aussi conviviales.
Vendredi
J’appréhendais un peu cette descente de la gorge de Masca, décrite comme très sportive et technique (-650 m jusqu’à la mer). Mais je dois avouer que j’y ai pris plaisir même s’il fallait bien amarrer les pieds à certains moments, surtout quand les semelles des chaussures étaient humides et rendaient les pierres glissantes. Contente d’avoir pris les bâtons pour assurer le franchissement des blocs.Le spectacle était une fois de plus époustouflant.
Nous sommes arrivés après 4 heures de descente au bord de la mer, pique-nique assez idyllique dans ce cadre, et un bateau nous a ramenés à Los Gigantes.
Samedi…déjà !
Ce jour, nous irons au sommet du Guajara, 2372 m, (+300 m-1000 m). La montée est très raide et le souffle est un peu court à cette altitude. Mais avec petites pauses qui permettent de profiter du paysage, ça se fait, et l’arrivée au sommet est encore une fois une belle récompense. Un abri de blocs de lave nous permet de manger sans être glacés par le vent, le soleil nous réchauffe un peu. La descente sera nettement plus longue, mais très facile et nous avons tout le temps de profiter des paysages spectaculaires.
Dimanche
Le Teide…..nous le voyons chaque jour sur nos trajets, mais cette fois nous irons presque à son sommet. Montée par le téléphérique, par contre nous ne monterons pas les 250 m jusqu’au sommet nous n’avons pas demandé l’autorisation. J’avoue que la tête me tourne déjà suffisamment, mais quel spectacle !
Comme nous devons descendre 1300 m, et le froid accentué par le vent nous pousse à entamer la descente. Nous nous faisons doubler par des trailers, on ne peut qu’admirer l’équilibre des ces gaillards (et filles d’ailleurs), la descente est glissante sur les blocs, la caillasse….bravo à eux ! Pour ma part je préfère assurer mes pas avec les bâtons et à mon rythme.
Après une partie de descente assez rapide, nous arrivons sur la montana blanca et à partir de là la descente sera très douce et sans difficulté, mais effectivement très longue.
Nous voilà encore dans des paysages très différents de ce que nous avons vu jusque là…..un peu décor de westerns américains.
Sur notre route de retour, nous traversons une forêt qui a brûlé il y a environ 3 ans, et les sapins ont déjà bien reverdi, même s’ils sont encore un peu filiformes.
Comme pour les jours précédents, nous ne traînons pas le soir et il ne faut pas nous bercer.
Lundi
La météo ne s’annonce pas très engageante ce jour, mais sur la matinée nous avons des chances de randonner au sec. Donc nous ne nous éloignons pas trop de Marazul et nous contenterons du Roque de Conde (1100 m) +/-500 m. La montée se fait sous le soleil et nous passons dans un barranco. Le chemin est assez technique à certains endroits mais en montée ça va. En arrivant au sommet, le temps a changé et nous changeons notre programme, pas de pique-nique là-haut, nous déjeunerons plus tard.
Evidemment la pluie arrive comme prévue, et ce que j’avais repéré comme endroit que je n’aurais pas aimé en chaussée humide….eh bien je l’ai descendue avec moult précautions. Nous avions une semelle doublée par la terre qui collait….et ce qui accentuait les risques de glissade. Mais notre petit groupe est arrivé à bon port, ce qui ne fut pas le cas d’une randonneuse qui a été emmenée par hélicoptère.
Nous terminerons notre journée à San Juan, une belle promenade tout le long du bord de mer jusqu’au port.
Mardi
…qui sera la dernière pour moi sera une journée tourisme, dans la partie pittoresque de Ténérife,
Orotava,
La Laguna,
Candelaria….
et pour finir au coucher de soleil, une petite rando à la Costa del Silencio, +/- 100 m, un peu au pas de course avant qu’il fasse noir.
Pour ma dernière soirée, ce sera soirée restaurant et balade à Adeje.
Un grand merci à Michel de m’avoir proposé ce séjour rando au cours duquel j’ai surmonté à ma grande surprise, quelques peurs du vide. Si j’avais su ce qui m’attendait j’aurais peut-être été tentée de renoncer…..et j’aurais eu tort.
Ténérife a été une belle aventure pour moi. Des paysages volcaniques à chaque fois tellement différents que chaque rando était une nouvelle découverte et un nouvel émerveillement.
Et ce qui n’a pas été des moindres, bonne humeur, humour, détente après les efforts, sangria, gastronomie (nous avons apprécié les talents culinaires de Michel)…. ont été le cocktail de ce séjour.